top of page
visuels note d'intetion_edited.jpg

NOTE D'INTENTION : 

Trop petite, trop grande, trop grosse, trop poilue…qui parmi nous ne s’est jamais préoccupés de correspondre à l’idéal de beauté. La beauté féminine est à la fois le sujet le plus superficiel au monde, mais aussi extrêmement profond, car il renvoie à la place des femmes dans notre société. Or aujourd’hui, parce qu’il n’a jamais autant été photographié, filmé, scruté, jugé, le corps de la femme devient une véritable obsession totalement contradictoire. D’un côté, la société prône l’acceptation de soi. De l’autre, les diktats de beauté n’ont jamais autant été poussé à l’extrême, amplifié par internet et les réseaux sociaux. La contradiction m’a toujours fait rire et c’est ce qui m'intéresse dans l’histoire de Lola, notre héroïne. D’un côté, il y a son rêve de devenir Miss, de correspondre à la norme restrictive. De l’autre, sa transformation en Loup garou la force à accepter sa vraie nature. Personnellement, j’ai plus peur en voyant une femme complètement défigurée par la chirurgie esthétique, qu’une femme poilue. C’est quand même drôle, que la société répugne la femme quand elle se rapproche de l’animal, les poils, les griffes, les canines, plutôt que quand elle ressemble à un Alien couverte de silicone.

 

Une autre chose que je n’ai jamais vraiment comprise, c’est qu’on associe toujours la figure du Loup Garou aux hommes. Alors que se transformer une fois par mois en une bête agressive, affamée et étrange, on le vit toutes ! C’est ce constat amusant qui m’a donné l’idée de ce film. Le corps de la femme subit constamment une transformation, règles, grossesse, ménopause et en même temps on nous demande de correspondre à des normes de beauté, mais aussi de comportements, en contradiction avec ses transformations. Vous avez déjà vu une femme douce et pimpante le premier jour de ses règles ou à 8 mois de grossesse ! Ce qui est intéressant avec la figure du Loup garou c’est qu’il renvoie à une dualité qu’on a tous, entre notre part civilisé et notre part animal, primitive, intime qu’on essaye de dompter.

 

Partant de cette envie, à confronter une femme à sa transformation en Loup garou, j’ai cherché l’univers qui soit le plus en contradiction avec cette transformation. Les concours de beauté sont parfaits. D’un côté, ils poussent à l’extrême l’obsession des apparences, dont le corps est constamment scruté. De l’autre côté, c’est le contexte idéal pour faire ressortir la jalousie, la rivalité, la domination en contradiction avec le comportement attendu d’une Miss. Sur scène, une Miss déclare vouloir la paix dans le monde alors qu’en coulisses, on sait très bien que c’est la guerre version crêpage de chignons. 

 

J’ai toujours été obsédée, dans les films, par les femmes qui avaient des ambitions dévorantes. Deux films pour moi sont particulièrement sources inépuisables d’inspiration. La Féline de Jacques Tourneur, une femme qui se transforme en panthère par jalousie, et Boulevard du Crépuscule de Billy Wilder, une actrice dévorée par son ambition. Dans les deux films, les héroïnes révèlent leur part animale, primitive et folle. J’ai aussi une profonde admiration pour des cinéastes comme John Waters et Tim Burton, qui subliment le monstrueux avec un humour noir décapant.

 

Mon ambition est clairement de réaliser un thriller fantastique à l’humour vif, corrosif et mordant. Un film comme un petit bonbon acidulé ; sucré mais qui pique sur la langue. 

bottom of page